Cercles de parole

Les cercles de parole font partie des approches de base de la démarche Paindesel en accompagnement communautaire

Les personnes se tiennent en un cercle fermé, dans un espace qui constitue une bulle de protection, un espace de confidentialité. Le-la « sage » qui guide le cercle entame le tour de parole avec une question, apportée par le groupe ou donnée par les circonstances, le contexte, par rapport à laquelle les participants vont s’exprimer, s’ils le souhaitent, à tour de rôle en JE.  Le bâton de parole qui passe de main en main laisse la personne libre de parler ou de se taire, de peser ses mots à l’aulne du poids du bâton. Le bâton rend visible que nul-le ne peut en être privé-e. C’est le premier pas vers la reconnaissance de chaque personne, de son identité culturelle et de ses droits. C’est un pas essentiel dans l’apprentissage de la démocratie.

Durée de la formation aux cercles de parole: 80 heures de formation. La formation comprend une partie théorique et une pratique des cercles de parole ainsi qu’une supervision de la pratique.

La formation est répartie en 4 modules distincts de 20 heures chacun. Tarif: 500.- CHF/Euros/USD par module. Chaque module est prérequis pour accéder au module suivant sauf accord préalable.
Tarif pour la formation complète: 1800.- CHF/Euros/USD
Les formations sont payables avant les sessions de formation.

 

Témoignage au Nord-Kivu, RDC

Toute notre vie dans le camp est complètement difficile, je suis venu à Masisi,  il y a des années, et je ne savais pas à qui confier mes problèmes. Grâce aux cercles de parole,  je retrouve la confiance en moi.  Je me sens totalement libéré et ça me permet d’être en confiance avec les autres. Simama* est très important pour moi car c’est simple et c’est moins difficile pour pratiquer. Nous étions malade, mais alors très malades,  on ne devrait se résigner que dans son coin.

Grâce à Simama,  j’ai repris ma joie d’antan, j’ai la confiance en moi et j’ai presque tout oublié, même si c’est difficile d’en oublier.  J’aime rentrer chez moi, j’ai repris la force,  j’ai repris l’espoir, et si je peux encore rire, c’est grâce à Simama.  Je vous exhorte d’aller chercher aussi les gens dans les villages car il y a tant de personnes qui en souffrent tellement.

Simama est le nom utilisé au Congo pour le protocole de détraumatisation qui inclut des exercices de tapotement et des cercles de parole

 

TTT: Une belle rencontre

Rencontre avec Gunilla Hamne

Ce matin à Goma belle rencontre entre notre co-président Denis Awazi Makopa et Gunilla Hamne, conceptrice de la Trauma Tapping Technique TTT, l’un des éléments importants du projet Simama, développé par Véronique Isenmann avec l’asbl SVP, Goma.

En effet Simama commence par une pratique d’exercices psychocorporels, dont la technique du tapotement contre les traumas est un élément central. Avec Simama, le tapotement associé aux sons qui entrent en résonance avec la souffrance intérieure permet de mettre les maux en mots dans les cercles de parole.

Ils se sont retrouvé au Bureau pour le Volontariat au service de l’Enfance et de la Santé, très belle asbl qui s’occupe de la réinsertion des enfants soldats dans les Kivu. Merci Gunilla pour toute l’inspiration et les belles rencontres avec nous.

Vous trouverez plus d’information sur le travail de Gunilla sur son site . Vous pouvez aussi découvrir le tapotement grâce à une animation qui permet de découvrir Step-by-Step de quoi il s’agit.

Les Babamama

Cette magnifique femme, dont l’artiste congolais Patrick Kaluta Kalpone raconte l’histoire en BD, est l’une des premières des 50 Babamama, intermédiateurs culturels, retournés dans leur village après des années passées dans un camp de personnes déplacées internes près de Goma.

Sur place, Les babamama sont responsables de Simama et créent en brousse des antennes d’apaisement et d’intermédiation culturelle pour venir en aide aux villageois et aux autorités dans la gestion des traumas et dans la résolution de problèmes fonciers.

Les Babamama sont des personnes qui ont suivi la formation Simama dans les camps de déplacement internes. Simama, l’approche  qui a été créée par Véronique Isenmann avec les membres de l’asbl SVP, Goma. C’est une approche fondée sur les cercles de parole, sur une pratique psycho-corporelle et sur un réseau autogéré solidaire qui permet la création de micro-activités génératrices de revenus communautaires.

Merci à Patrick Kaluta Kalpone pour sa mise en images du travail magnifique de ce réseau.

L'histoire de cette femme qui rentre au village après des années dans un camp
L’histoire de cette femme magnifique qui rentre au village après des années dans un camp et devient responsable Simama, en swahili et en français

BD - Immaculée - 4 - FR

Et en version vidéo la fête dans les villages:

C’est la fête, avec les autorités et les Babamama à Bino, RDC, Nord-Kivu, Territoire de Masisi. Mais aussi dans nos cœurs! Premiers retours réussis des personnes déplacées du camp de Mugunga. Et surtout premiers ambassadeurs de notre programme installés officiellement dans les villages.

Ce soir, on ira chanter…

Venez chanter avec nous! C’est la fête, avec les autorités et les Babamama à Bino, RDC, Nord-Kivu, Territoire de Masisi. Mais aussi dans nos cœurs! Premiers retours réussis des personnes déplacées du camp de Mugunga. Et surtout premiers ambassadeurs, les Babamama, de notre programme Simama installés officiellement dans les villages.

Nyumbani m’a baba yangu munamakao…

Dans la maison de mon père, il y a plusieurs demeures …

C’est avec ces mots que le chef du village de Bino, dans la localité de Mashaki,  Groupement de Buabo, Territoire de Masisi, a salué l’installation des Babamama de l’asbl SVP à Bino (Evangile de Jean 14,2).

Les Babamama sont des personnes qui ont fui leur village il y au moins 4 ans mais certains il y a plus de 10 ans, devant la violence de groupes rebelles. Elles qui ont vécu dans des camps de personnes déplacées internes près de Goma,  ont suivi volontairement la formation Simama proposée par Véronique Isenmann dans le camp. Grâce à Simama, elles sont aujourd’hui retournées dans leur village après une longue absence.

Quand elles reviennent, elles ne retrouvent pas forcément leurs terres. Et il faut tout l’apprentissage que nous avons fait ensemble pour leur donner le courage de revenir le coeur en paix. Et encore plus pour devenir à leur tour animateurs Simama dans le village.

Les chefs de groupement et de localité ont chaleureusement accueilli notre équipe de formateurs venus de Goma pour installer officiellement les Babamama en tant qu’animateurs d’un point focal et les autorités locales ont dès à présent sollicité l’aide des Babamama et des formateurs pour faciliter la médiation foncière avec le projet Omaweh.

Comme accompagnante de cette asbl, je suis particulièrement émue par ces premières témoignages de ces premiers retours volontaires et engagés. Merci à toute l’équipe qui travaille d’arrache-pied pour que la restauration du corps social devienne réalité.

 

 

 

Nous serons vos relais là où nous allons …

Grâce à  Goyabaya,  j’ai pu me relever, je sais maintenant que faire dans la vie si on est au bout. Présentement,  je sais qu’il y a des gens qui savent redonner de l’espoir de vivre. Au début de cette activité j’avais l’intention d’abandonner,  je prenais comme un temps perdu tous ces exercices sur la détraumatisation et je n’y croyais pas et je ne pensais pas que l’on puisse jamais guérir de ses plaies intérieures, suite de ce que l’on a vu,  entendu ou senti. Mais grâce à  vous je suis en forme, alors très en forme, merci merci du travail abattu. Nous serons vos relais là où nous allons et ne tardez pas de venir nous rendre visite. aksanti, aksanti sana.

Babamama Jeanette Uzamukunda, 47 ans, retournée de Ntamugenga, épouse de Placide, 8 enfants, Rutshuru

Babamama - retour 29.1.17Sur 75 Babamama intermédiateurs culturels, 50 ont choisi de retourner dans leurs milieux parce qu’ils se sentent prêts, pour certains après de nombreuses années passées dans le camp de Mugunga III. Magnifique impact de notre projet d résilience Simama et de son prolongement, le projet d’empowerment GoyaBaya.

Ils ont choisi d’être les ambassadeurs de nos projets là où ils seront. Les 10 premiers sont partis avec leurs familles. Ils seront rejoints par notre équipe Epiceries-SVP dans les prochains jours pour être présentés aux autorités civiles, coutumières et religieuses et pour les accompagner dans leurs premiers pas de retour. Les prochains groupes s’apprêtent à leur tous.

Ils sont partis par camion au petit jour avec l’association des camionneurs et sont  arrivés sains et saufs.

La CENI Commission Electorale Nationale Indépendante de RDC en formation à Fribourg

ceni-3Vendredi l’exécutif de la Ville de Fribourg a reçu la Commission Electorale Nationale Indépendante, CENI, de RDC, qui venait en Suisse pour se former aux arcanes de la démocratie. Merci infiniment à M. Nicolas Wolleb, chef du Contrôle des habitants, qui a fait une présentation remarquable sur notre système de votations et d’élections, et sur des aspects moins connus, en particulier la gestion des listes et le processus de dépouillement.

Quant à M. Thierry Steiert, Syndic (équivalent de maire) de la Ville de Fribourg, il a sidéré nos amis de la CENI en répondant: « Inimaginable! » à la question: « est-ce que votre pays serait là où il en est sans les élus locaux? ». « Inimaginable! » ce mot a fortement marqué Mme Elodie Ntamuzinda, membre de la CENI, qui, comme ses collègues, a été frappée par notre vision de la démocratie, certes perfectible mais cependant opérante. Mais nul se saurait prédire l’impact réel de cet étonnement …
Nous en avons profité pour informer les membres de la CENI que au Nord-Kivu c’est cette vision alla suisse qui a fondé notre pédagogie d’apprentissage de la démocratie, à commencer par le partage de la parole….

Un immense merci à nos autorités pour ce moment mutuellement respectueux et plein de joie.